[Tribune] Réautoriser les pesticides en prétextant « lever les entraves à l’agriculture » est un mensonge dangereux

@monde_paysan

A entendre les dirigeants de la FNSEA* et des responsables de la Coordination rurale, réautoriser des pesticides interdits serait la solution pour garantir le revenu paysan. A défaut de vouloir se battre pour mettre en place des prix rémunérateurs garantis, ils proposent les solutions qui ont déjà envoyé dans le mur une partie du monde agricole.

Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour être soi-disant “compétitifs” face à des pays champions du moins-disant social et environnemental ? Jusqu’à attaquer la science et la recherche pourtant indispensables pour l’agriculture, comme ce matin à l’INRAE et à l’ANSES* ?

Cette fuite en avant trouve un écho favorable à l’Assemblée nationale et au Sénat où pas moins de quatre propositions de loi liées entre autres aux pesticides vont être débattues prochainement. Ces textes proposent un cocktail toxique de pseudo-solutions : autoriser l’épandage par drone, assouplir les autorisations de pesticides, affaiblir le champ de compétence de l’ANSES*, autoriser l’utilisation de pesticides à base de substances néonicotinoïdes, abolir la séparation entre le commerce et le conseil sur l’utilisation des pesticides, autoriser à nouveau les remises commerciales sur la vente de pesticides…

Ces propositions sont incohérentes puisque que, cette semaine, le Parlement s’est positionné contre les accords du Mercosur* principalement parce que les importations des produits agricoles ne respectent pas nos normes sur les pesticides.

Ces textes méprisent la santé des paysan·nes, celle de nos concitoyen·nes ainsi que la qualité de l’eau et la préservation de la biodiversité.

Ces propositions de loi doivent rester lettre morte car elles desservent à moyen et long terme l’intérêt des paysan·nes et retardent l’indispensable transition de notre modèle agricole.

#agriculture #paysan #paysanne

  • Snoopy@peculiar.floristOPM
    link
    fedilink
    arrow-up
    0
    ·
    24 days ago

    @monde_paysan

    Plutôt que d’œuvrer à affaiblir la législation sur les pesticides, la Confédération paysanne leur propose :

    - D’interdire les pesticides CMR* les plus dangereux pour la santé des paysan·nes.

    - Ne pas réintroduire les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.

    - De mettre en place des prix rémunérateurs garantis, car pour sortir de l’impasse des pesticides il faut rendre du revenu aux paysan·nes.

    - D’accompagner massivement la transition agro-écologique.

    - De soutenir les alternatives aux pesticides comme les PNPP*, les préparations naturelles peu préoccupantes.

    Prétendre lever des « entraves » en réautorisant des pesticides, c’est faire le jeu de la compétitivité à tout prix. C’est faire le jeu de la logique même des accords de libre-échange qui détruisent le revenu des paysan·nes, en France et ailleurs, et alimentent la concurrence déloyale. La vente de ces pesticides et la multiplication des accords de libre-échange enrichissent une agro-industrie qui se satisfait parfaitement de la disparition massive de centaines de milliers de paysan·nes depuis 40 ans.

  • Fañch@pouet.chapril.org
    link
    fedilink
    arrow-up
    0
    ·
    24 days ago

    @snoopy @monde_paysan
    Il y a un truc que je n’ai jamais compris : pourquoi certains pesticides sont dangereux s’ils sont utilisés en France et inoffensifs s’ils sont utilisés dans les autres pays de l’UE et le reste du monde.
    Excès de zèle chez nous ou laxisme ailleurs ?

    • Snoopy@peculiar.floristOPM
      link
      fedilink
      arrow-up
      0
      ·
      24 days ago

      @Fanch29 @monde_paysan

      Tous les pays n’ont pas les même critères pour l’agriculture biologique.

      En France, un pesticide a une classification qui précise :
      - sa dangerosité (cancer, pollution environnement, animaux…)
      - son usage (à quelle periode le mettre, sous quelle condition métérologique, quelle dosage…)
      - les équipements de protection individuel…

      Et pour les utiliser, il faut avoir une certiphyto à renouveller tous les 5 ans je crois.

      Dernier point, un pesticide admis en AB est un produit dont les molécules se dégradent dans l’environnement.

      Après j’ai pas plus d’info, je pense que les paysans et paysannes seront en mesure de te répondre plus précisément.

      Je ping @faune

  • mel@jlai.lu
    link
    fedilink
    arrow-up
    0
    ·
    23 days ago

    Au bout d’un moment, les agriculteurs qui continuent d’adhérer à des syndicats qui les enfumenr, pourquoi ? La dernière fois ils voulaient des revenus garantis et ils ont eu des pesticides et l’interdiction de désigner les fausses viandes avec des noms de pièces de viande (genre interdit de dire steack de soja). Ils ont trop la tête sous l’eau (ce que je peux comprendre) ou ils espèrent naïvement que le patron d’avril est de leur côté ?

    • Pôle InPACT@mastodon.zaclys.com
      link
      fedilink
      arrow-up
      0
      ·
      23 days ago

      @mat @snoopy

      C’est une grande question. La FNSEA est non seulement LE syndicat, historiquement, et offre toujours de nombreux services à ses adhérent-es.

      D’autre part il y a de grandes disparités économiques dans le monde agricole donc certain-es s’y retrouvent probablement dans le système actuel.

      L’association Solidarité Paysans a posé ses questions à tous les syndicats en lice pour les prochaines élections pour savoir qui soutiendrait les agri en galère et comment.

      https://solidaritepaysans.org/notre-action/actualites/solidarite-paysans-questionne-les-syndicats-agricoles-elections-2025

      • mel@jlai.lu
        link
        fedilink
        arrow-up
        0
        ·
        23 days ago

        Ça ressemble un peu à une forme de clientélisme du coup non ? Pour les disparités j’imagine que quand tu fais du pinard indus tu n’as pas les mêmes intérêts qu’un maraîcher en permaculture non mécanisé, et est-ce que regrouper toutes ces activités différentes c’est pas un peu contre-productif ? Parce que les viticulteurs vont pousser pour la conso d’alcool là où un d’autres activités n’ont aucun intérêt avec la production d’alcool… À moins que ça permette une force d’impact tellement importante qu’avec un bon syndicat ça pourrait vite bouger dans le bon sens.

        Et au delà, dans les dernières vidéos de g milgram (ça touchait un peu à la fraude de la géobiologie (spirituelle) et ça a tiré quelques balles sur des pratiques dans les lycées agricoles) une personne témoignait que ses camarades de classes savaient déjà qu’ils allaient faire comme leur père alors qu’on leur expliquait que c’était pas forcément l’idée du siècle du point de vue de l’écologie (scientifique)… est-ce qu’il n’y a pas aussi un problème de ce côté où les jeunes veulent faire comme les vieux alors qu’entre temps, on a bien compris les erreurs qui ont été faite ? Ce qui rejoindrait le poids historique de la fnsea…

        • paandaa@piaille.fr
          link
          fedilink
          arrow-up
          0
          ·
          23 days ago

          @mat @inpact C’est interesant de comparer les chiffres d’adhérents FNSEA avec ses résultats aux élections par département, dans certains cas ils ont 2/3x plus d’adhérents que de votes. Ceci est en partie du aux services fournis par le syndicat (juridique, RH…) moyennant une adhésion, car ils répondent a un besoin réel des petites et moyennes fermes. Ce travail devrait être fourni par les chambres d’agricultures ou autres, de façon indépendante et sans moyenner une adhesion syndicale. Si on garde en tete que la fnsea controle les chambres et qu’ils recoivent des subv. pour faire cet travail, la boucle est boucle, ils s’en servent pour garantir la continuite

          • paandaa@piaille.fr
            link
            fedilink
            arrow-up
            0
            ·
            edit-2
            23 days ago

            @mat @inpact Pour eviter ces derives il faudrait garantir quz les subventions directes des chambres soient reparties de forme proportionelle entre les syndicats et que les chambres garantissent un accès equitable aux services necessaires aux paysan.ne.s pour continuer leur activité